Le Comité et le soutien à Bandajevsky, depuis ses origines...
Au départ, en septembre 1999, Wladimir Tchertkoff[1] apprend par hasard que Youri Bandajevsky est emprisonné. Avec Michel[2] et Solange Fernex[3], Bella Belbéoch[4] ils vont alerter Amnesty International, qui l’adopte comme prisonnier de conscience, mais aussi France Libertés qui réagit aussitôt ainsi que la FIDH ... Ils contactent le Président de la République, l’ambassade de France au Bélarus, le Parlement Européen etc. La CRIIRAD s’engage dans le soutien en février 2001. Elle organise, avec d’autres associations, une manifestation le 25 mai 2002, à Genève, devant le Palais des Nations et devant l'OMS.
Le Comité Bandajevsky, qui se constitue alors, rassemble des adhérents de ces différentes associations[5]. Il s’adresse plus largement à tous ceux qui se sentent concernés et luttent pour le droit à la vérité et à la justice, bafoué dans cette affaire[6]..
Il agit d’abord au niveau local :
Lettre au maire de Grenoble (11 septembre 2002)
Allocution à la conférence au Musée de la Résistance et de la Déportation de Grenoble autour du film Mensonges nucléaires” de W. Tchertkoff (2 octobre 2002)
Lettre au Président de la République J. Chirac (15 octobre 2002)
Réponse: Lettre de Chirac (12 novembre 2002)
Questions écrites de députés (A. Vallini et Fr. Brottes) alertés par le Comité
Réponse: du Ministère des Affaires Étrangères au JO (29 novembre 2002)
Lettre à François Jacob, Secrétaire du CODHOS (17 décembre 2002)
Réponse : Lettre du CODHOS (janvier 2003)
Projection des films “Mensonges Nucléaires” et “Interview de Youri et Galina”, dans le cadre du CEDRATE (Centre d’Étude, de Recherche et d’Action sur le Traumatisme et l’Exclusion) à la Maison des Sciences de l’Homme, Paris. Débat animé par W. Tchertkoff et Maryvonne David-Jougneau (21 Janvier 2003)
Lettre au Président du Parlement Biélorusse (15 février 2003)
2ème Lettre à M. Destot, député-maire de Grenoble (20 février 2003) pour la citoyenneté d’honneur : nous vous sollicitons en tant que Député-Maire d’une grande ville qui s’est toujours distinguée à la fois pour la défense des valeurs fondamentales de l’Europe : la liberté, mais aussi la vérité et la justice, et par sa capacité à innover dans les champs scientifique, technologique et social. Bandajevsky est précisément un de ces novateurs qui a besoin d’esprits libres pour le faire reconnaître et le faire libérer.
Réponse : Motion de soutien et lettre au Président Loukatchenko (10 avril 2003)
Lettre au Président de l'Université des sciences de Grenoble (22 mai 2003)
Restée sans réponse…
Manifestation pour marquer l'anniversaire de sa condamnation à 2 ans de prison, place Saint-André à Grenoble (18 juin 2003)
Création d’un site
Contre le silence sur cette affaire et la désinformation sur les conséquences de Tchernobyl, le Comité décide de constituer un site en décembre 2002. Il devient alors un centre d’information et d’initiatives, un lien dynamique entre les différentes sensibilités pour élargir l’action auprès des citoyens, des associations et des instances politiques et scientifiques afin d’obtenir la libération de Youri Bandajevsky
Il agit au niveau national et européen :
De concert avec les pionniers -en particulier avec W.Tchertkoff et les Fernex- et avec les responsables nationaux des associations de soutien (Amnesty, France-libertés… le Comité lance un certain nombre d’actions au niveau national et européen. Parmi celles-ci :
Le Manifeste pour la libération de Bandajevsky et la liberté de la recherche, publié dans le journal Le Monde le 25/04/03, et qui a recueillera plus de 15.000 signatures (dont plusieurs centaines venant d’Italie).
Un dossier pour la nomination de Youri Bandajevsky comme « citoyen d’honneur » est envoyé à de nombreuses municipalités par France-Libertés et d’autres associations. 24 Municipalités ou Conseil Régionaux le nomment « Citoyen d’honneur » ou font une motion de soutien.[7]
L’Université de la Méditerrannée l’élève au rang de Docteur Honoris Causa, le 25 novembre 2004.
Autour de ces manifestations, la presse nationale et régionale, quelques radios, Arte font enfin émerger l’affaire Bandajevksy auprès d’un public plus large, fin juin 2003.[8]
Un autre dossier plus volumineux est envoyé aux députés européens en août 2003 pour le Prix Sakharov décerné par le Parlement Européen. Bandajesvky sera un des 7 nominés.
À partir de janvier 2004, pour obtenir des autorités du Belarus l’application de la loi à Yuri Bandajevsky tant pour son droit à la « relégation » que pour celui à la « liberté conditionnelle »:
30.000 cartes postales réalisées à partir d’une estampe originale faite par le peintre suisse Dominique Laurent Fontana, ont été envoyées à l’Ambassade du Belarus en France au printemps 2004.
4000 pétitions ont été envoyées le 8/02/05 au Ministre de l’Intérieur NAUMOV, s’ajoutant aux nombreuses lettres individuelles et aux protestations des associations.
Un appel auprès des Académies des Sciences européennes a été relayé au niveau international (mars 2005). Un certain nombre d’Académies des sciences dans le monde ont protesté auprès de leurs ambassadeurs et auprès des autorités du Belarus.
Dans nos manifestations publiques, nous nous sommes appuyés principalement :
sur les films documentaires réalisés par Wladimir Tchertkoff et Emanuela Andreoli:
« Controverses Nucléaires »2003
« Le Sacrifice »2003 qui a été 4 fois primé et qu’on peut se procurer en contactant W. Tchertkoff : eandreoli@vtx.ch ou à Feldat Film, 6945 Origlio SUISSE :
sur les livres :
Les silences de Tchernobyl , l’avenir contaminé, témoignages et analyses rassemblés par Guillaume Grandazzi et Frédérick Lemarchand, (ed.Autrement), avril 2004.
La Supplication Tchernobyl, chroniques du monde après l’apocalypse de Svetlana Alexievitch J’ai Lu, 2000.
sur le Théâtre :
De nombreuses troupes théâtrales françaises ont fait une adaptation de la Supplication. Parmi elles la troupe des Thébains (ACTE III) à Gières, en Isère qui a joué de nombreuses fois dans la région en soutien à nos actions.
Philippe Lüscher a écrit et mis en scène une pièce inspirée de l’affaire Bandajevsky : « Chronique d’un début de sciècle », jouée du 27/04/2004 au 23/05/2004 au théâtre du Grütli à Genève
Maryvonne David-Jougneau
20/03/2006
[1] W. Tchertkoff a été documentariste pour la TV suise italienne. Il a fait 5 films sur Tchernobyl dont « Controverses Nucléaires ». Le SACRIFICE, le 6ème réalisé avec Emanuela Andréoli a reçu le prix scientifique d’OULLINS et celui du Festival de l’environnement de l’Ile de France, en novembre 2004.
[2] Michel Fernex, professeur émérite de la Faculté de médecine de Bâle, chargé de mission à l’OMS
[3] Députée honoraire du Parlement Européen
[4] Secrétaire du Groupe de Scientifiques pour l’Information sur l’Energie
[5] et d’autres comme les Amis de la Terre, l’École de la Paix, l’ADES, les Verts (Isère)
[6] Sa première manifestation publique, le 2 octobre 2002, est faite en collaboration avec le Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère.
[7] Cf. liste des honneurs
[8] Articles dans le journal le Monde et dans Libération les 24 et 25 juin 2003, pour la remise de la citoyenneté d’Honneur de la ville de Paris à Galina Bandajevskaïa.