Amnesty International
BIÉLORUSSIE : Nouveaux
prisonniers d¹opinion
Index AI : EUR 49/015/2004
ÉFAI
Jeudi 22 juillet 2004
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
FLASH
Les autorités biélorusses ont fait une nouvelle fois la preuve de leur refus de
tolérer quelque forme d’opposition politique que ce soit. Les manifestations
anti-gouvernementales qui se sont déroulées hier 21 juillet à Minsk, à
l’occasion du dixième anniversaire de la présidence d’Alexandre Loukachenko, ont
débuté par une vague d’interpellations et se sont terminées par des
condamnations à des peines d’emprisonnement prononcées ce jeudi 22 juillet.
« Les autorités biélorusses continuent de faire preuve d’un mépris flagrant pour
les droits humains de leurs citoyens », a déclaré Amnesty International.
Amnesty International suivra les dossiers des personnes condamnées ;
l’organisation considère qu’il s’agit de prisonniers d’opinion.
Complément d’information
Un groupe de jeunes militants se préparait à défiler dans les rues du centre de
Minsk, la capitale, et à rejoindre la manifestation principale Place de
Bangalore, lorsqu’un grand nombre d’hommes des forces spéciales des OMON et des
policiers en civil ont bloqué tout accès à la place principale de la ville. Un
groupe d’une centaine de jeunes militants du mouvement Zubr s’est également
trouvé bloqué par environ le même nombre de policiers. Une cinquantaine de
manifestants ont été frappés et embarqués à bord de plusieurs bus ; des
passants, parmi lesquels des gens âgés, ont été bousculés et poussés sans
ménagement sur les côtés. Parmi les personnes interpellées, certaines ont été
remises en liberté le soir même, tous les mineurs notamment, mais 26
manifestants ont passé la nuit au centre de détention d’Okrestina. Ils
comparaissent en jugement ce jeudi 22 juillet et les premières condamnations
sont déjà tombées. Le coordinateur du mouvement Zubr, Yevgueny Afnagel, a été
condamné à dix jours de détention administrative, Dmitry Bondarenko,
coordinateur de la Charte 97 ainsi que d’autres membres de Zubr ont été
condamnés à des peines allant de deux à quinze jours et certains ont été
condamnés à verser une amende de 200 à 300 dollars. Selon les informations dont
nous disposons, la manifestation principale Place de Bangalore aurait attiré
environ 4 000 personnes ; elle n’aurait pas été interrompue mais au moment de la
dispersion, 50 jeunes militants auraient été interpellés par la police, entassés
dans des bus et conduits à une vingtaine de kilomètres en dehors de la ville
avant d’être relâchés. Ils auraient été frappés, menacés et leurs objets
personnels, tels que bijoux et montres, leur auraient été enlevés. Un autre
groupe de militants de Orzha, dans la région de Vitebsk, n’aurait pu se rendre à
Minsk par la route, la police les en ayant empêché pour un problème de permis de
conduire ; ils auraient été forcés de rebrousser chemin.
Voir
également le communiqué portant l’index AI EUR 49/014/2004
http://web.amnesty.org/library/index/fraeur490142004