ANNEXE 18

Document cité à p. 694 du livre

 

 

 

Memo : Rencontre à l’OMS, 18 juillet 2002

                                  

OMS : Dr. David Nabarrod, Directeur Exécutif, et deux Directeurs du Département de la Protection de l’ Environnement Humain, le Dr. Richard Helmer Directeur and Dr. Michaël Repacholi, Directeur du département des Radiations, à peine rentré du Bélarus.

 

PSR/IPPNW Switzerland et WILPF : PD Dr. Jean-Luc Riond, Président d’ IPPNW (engagé dans la prévention de la guerre nucléaire , et des accidents nucléaires comme Tchernobyl), Prof. Michel Fernex, membre du Comité de PSR, la section suisse d’ IPPNW (15 années de coopération active dans les Groupes de Travail Scientifiques de la Recherche sur les maladies Tropicales (T.D.R.) de l’OMS, ancien membre du Comité Directeur de l’OMS sur la Maladia et ensuite sur les Filarioses) et Mme Solange Fernex, Présidente of WILPF France (Women International for Peace and Freedom) engagée depuis un demi siècle dans la prévention des dangers du nucléaire.

 

L’OMS aurait souhaité la présence d’un membre de CONTRATOM à cette réunion. Cependant PSR et WILPF ont les mêmes revendications que CONTRATOM, concernant la transparence et l’indépendence de la recherche médicale dans le domaine des radiations ionisantes, en particulier suite à Tchernobyl.

 

La demande d’amender l’accord signé entre l’AIEA et l’OMS (Rés. WHA. 12.40), comme premier pas vers l’indépendance de la recherche et des publication, est une revendication commune deWILPF, IPPNW, CONTRATOM, et beaucoup d’autres ONG. Toutes ces ONG agissent également pour obtenir la libération du Prof. Youri Bandahevsky, prisonnier de conscience au Bélarus. En étroite collaboration, elles continueront à lutter en faveur de Bandajevsky et d’autres médecins physicians, prisonniers de conscience au Bélarus.

 

Les ONG estiment qu’après Tchernobyl, l’OMS aurait dû rendre visite à l’Institut de Médecine établi dans la région la plus contaminée par le césium, le strontium, l’uranium et le plutonium. L’institut Médical d’Etat de Gomel a été créé et dirigé par le Prof. Yuri Bandajevsky. L’équipe de recherche médicaledu Prof. Bandajevsky a rédigé plus de 20 thèses sur le dysfonctionnement des organes et des systèmes suite à la contamination chronique par le césium 137 dans des organes comme le pancréas, les glandes endocrines, le thymus, le cœur ou le placenta. Nous avons l’ impression que la délégation de l’OMS n’a pas obtenu la permission de visiter cette faculté médicale, qui travaillait dans le cadre du Ministère de la Santé du Bélarus.

 

Le dr. Nabarrod ne pense pas que l’OMS ait été absente du terrain à Tchernobyl jusqu’en 1992, et le département juridique de l’organisation ne considère pas que l’Accord (WHA 12.40) soit un obstacle pour l’ indépendence et la transparence.

 

PSR/IPPNW n’est pas d’accord avec cette position. Bien entendu, nous connaissons le travail entrepris par le Bureau Régional de l’OMS, essentiellement au travers du Bureau de Helsinki pour les urgences nucléaires et la santé publique, avec les travaux remarquables du Dr. Baverstock au début des années 90, où il a confirmé l’épidémie de cancers de la thyroïde chez les enfants. Malheureusement cet effet stochastique de Tchernoby:l n’a été reconnu que 5 années plus tard par l’AIEA et l’UNSCEAR, et ce délai a eu des conséquences négatives pour l’aide thérapeutique à ces malades. Nous apprécions aussi beaucoup les “lignes directrices pour la prophylaxie par l’iode suite à des accidents nucléaires”(OMS, 1999).

 

Cependant, les 700 participants à la Conférence de l’OMS en novembre 1995, organisée par le Dr. Hiroshi Nakajima, ont reçu une fiche d’information (1), indicant que les plans pour le projet IPHECA avaient été finalisés par l’AIEA en mai 1991. L’auteur de ce projec n’était pas l’OMS mais  l’AIEA, probablement à cause de l’ Article I point 3 de l’Accord avec l’OMS qui prévoit :

"Chaque fois que l’une des organisatins propose d’initier un  programme ou une activité dans laquelle l’autre organisation a ou pourraît avoir un intérêt substantiel, la première partie consultera l’autre dans le but de régler le problème par accord mutuel

 

IPPNW, WILPF et d’autres ONG demandent depuis des années l’amendement et le raccourcissement de cette phrase comme suit : "... la première partie informera l’autre. " (point à la ligne)

 

D’autres modifications de l’ Accord ont été proposées dans une lettre envoyée aux Ministres de la Santé de tous les états membres de l’OMS aux Assemblées Mondiales de la Santé de 2001 et 2002 (Voir l’annexe 2 : lettre signée par le Prof. Abraham Béhar, ancien Président d’IPPNW France et Président d’ IPPNW Europe, P.D. Dr. Riond, et le Prof. Fernex, ainsi que le document distribué en 2001). Nous estimons que les termes de l’Accord peuvent par exemple expliquer pourquoi les conséquences génétiques n’ont pas été incluses dans le projet de recherche IPHECA de mai 1991, alors que les caries dentaires des enfants ont été étudiées par l’OMS.

 

Le Dr. Repacholi nous informe de son récent voyage au Bélarus. La démonstration des liens du cancer du sein avec les radiations de Tchernobyl est inquiétante. Une recherche importante est en cours. Les 2 millions de dollars US fournis par le Japon sont dépensés à Gomel, ce qui nous donnera des connaissances plus approfondies sur le cancer de la thyroïde (carcinogenèse).

 

Au moment où il a voulu discuter de la libération  du Prof. Bandajevsky, le Dr. Repacholi a rencontré un accueil glacial, étant donné que les personnalités qu’il a rencontrées à Minsk étaient précisément celles visées par le rapport critique de Bandajevsky (Annexe 3). Amnesty International considère que ce rapport, rédigé en 1999  sur le travail effectué en 1998 avec un financement de 17 milliards de BY roubles, versés principalement par l’OMS, l’AIEA, l’OCHA, le Royaume Uni et l’Allemagne, par l’Institut de Recherche Clinique sur les Radiations et l’Endocrinologie (y compris par des chercheurs non indépendants), était la véritable cause de l’emprisonnement soudain de Bandajevsky, peu après qu’il ait remis son rapport qui lui avait été commandé par le Gouvernement.

 

Nous aimerions savoir si l’OMS est oui ou non d’accord avec les critiques scientifiques de Bandajevsky sur le travail réalisé par l’Institut sus-nommé, avec l’argent des contribuables.

 

Le Dr. Nabarrod nous demande quels projets nous suggérerions pour la tranche de population la plus touchée, à savoir les enfants ?

 

Une approche classique pour l’OMS est de mettre sur pieds des Groupes de Travail Scientifiques (GTS) sur les pathologies les plus importantes attendues dans une région. Nous pourrions en conséquence faire les suggestions suivantes :

 

1.                  un GTS pourraît reprendre le travail du groupe de 1956 sur "Effets génétiques des radiations chez l'homme". (Rapport d'un groupe d'étude réuni par l'OMS, published in Geneva, 1957). A la place du Prof H.J. Muller, Prix Nobel de génétique, A.J. Jeffreys, Prix Nobel britannique pour la Génétique pourrait être sollicité pour choisir les meilleurs spécialistes dans ce domaine. Les publications de Dubrova n’ont été publiés dans NATURE, que grâce au fait que Jeffreys était co-auteur. Les méthodes découvertes par Jeffreys ont éalement été utilisées à Tchernobyl par les équipes suédoises d’Ellegren et al., et par d’autres en Israël dans des familles de liquidateurs.

 

2. D’autres approches par le groupe du Prof. Rose Goncharova à Minsk, devraient attirer l’attention : l’augmentation constante des altérations chromosomiques chez des rongeurs, vivant dans des régions plus ou moins contaminées entre Tchernobyl et Minsk, après plus de 20 générations, est frappante. Entre temps, la contamination radiologique de l’environnement décroissait proressivement. La réduction de la pollution chimique au Bélarus est également marquée depuis Tchernobyl, étant donné que l’activité industrielle est réduite et que l’utilisation de pesticides dans l’agriculture est réduite ou supprimée  suite à la crise économique. Les études réalisées chez les poissons par ce groupe sont importantes, étant donné qu’à part la présence d’un peu plus de 1 Ci/km2 de 137Cs dans la vase, il n’y avait aucun autre produit chimique ou source de pollution dans l’eau des étangs, où ce groupe continue à étudier des carpes.

 

L’OMS a publié en 1996 un rapport Technique sur le "Contrôle des Maladies Héréditaires", où elle a rappelé l’absence de conséquences génétiques des radiations sur le génome après Hiroshima et Nagasaki. Cependant Tchernobyl doit être considéré comme un problème fondamentalement différent que celui de la bombe atomique. Les faits semblent confirmer cette différence dans tous les domaines de la pathologie : il y a une grande différence entre les effets biologiques d’une énorme irradiation ne durant que quelques secondes, et une irradiation chronique à très faibles doses des cellules, de l’intérieur même du tissu contaminé : par exemple une glande endocrine ou une gonade. Cette irradiation persiste pendant des années.

 

Les généticiens doivent étudier les faits. Après 10 à 17 années d’irradiation chronique interne par le 137Cs, 10% des radiations émis par cet isotope sont des rayons bêta, plus nocifs que les rayons gamma, étant donné qu’ils agissent localement. Les scientifiques doivent trouver de nouvelles manières de calculer le risque par unité de dose pendant des années. Des calculs basés sur une distribution homogène de césium dans l’organisme, et seulement sur son activité d’émetteur gamma, sont faux. Le césium peut se concentrer 100 fois plus dans un tissu spécifique (pancréas, thymus, glandes endocrine, cœur…) que dans d’autres (os, tissus graisseux, foie). 

 

2.  Un autre GTS pourrait se consacrer aux effets de l’incorporation du 137Cs  sur le système cardiovasculaire. Le Prof. Bandajevsky, un pathologiste, serait une figure clé. Le Dr. Galina Bandajevskaya, cardiologue et pédiatre pourait aussi y contribuer. Dans des régions contaminées par 5 à 15 Ci de 137Cs/km2, jusqu’à 80% des enfants souffrent de symptômes cardiaques. La maladie est due à des altérations dégénératives du myocarde (la cardiomyopathie du césium a également été observée chez des rats recevant une nourriture contaminée, avec les mêmes altérations dégénératives dans les cardiomyocytes des rats, que celles que l’on observe chez des enfants contaminés au césium avec mort subite).

 

Etant donné que la cardiomyopathie est réversible pendant assez longtemps, il est urgent d’étudier ces maladies très courantes, de les prévenir ou de les guérir avec la contribution de l’OMS. Les affections vasculaires, en particulier l’hypertension ches les enfants augmentent également de manière importante avec une contamination croissante par le césium, et des complications comme les attaques cérébrales ou l’infarctus du myocarde.

 

3. Le radiocésium et la reproduction seraient un sujet essentiel pour un troisième GTS. L’accumulation de césium dans les glandes endocrines, les gonades et le placenta pourraient expliquer les avortements spontanés, la fragilité des nouveaux-nés, et l’augmentation des malformations congénitales, ainsi que celle de la stérilité. (Les travaux de Y. Bandajevsky et ceux de G. Laziouk n’ont malheureusement pas été publiés dans des revues occidentales.)

 

Pendant la conférence de l’AIEA à Vienne (1996), étant donné qu’il était assis dans le public avec une étiquette jaune (pas le droit d’intervenir) au lieu de l’étiquette officielle rouge, le Prof. Laziouk n’a pas été autorisé à protester lorsque le rapporteur officiel a dit (si Michel Fernex se souvient correctement de ses termes) : "La preuve qu’il n’y a aucune augmentation des malformations après Tchernobyl est l’absence de tout registre”.

 

En premier lieu, ce n’est pas une preuve scientifique, et, bien au contraire, le Bélarus était le seul pays au voisinage deTchernobyl à possédier un registre national fonctionnant bien, installé 5 ans avant Tchernobyl. Il est très inquiétant de voir que des experts étrangers ( (financés par le Commissariat français à l'Energie Atomique, CEA) sont en train "d’améliorer" et "de corriger" le Régistre du Bélarus. Les ONG considèrent que les sources de financement des "experts" devraient être examinées. Si un lobby particulier, le lobby du tabac ou le lobby nucléaire, finance des  recherches dans le domaine correspondant, les risques d’arriver à des conclusions biaisées augmentent .

 

4.  Tchernobyl et le système immunitaire  serait un autre sujet pour un GTS. Là aussi il faudrait concentrer la recherche chez l’enfant. Les spécialistes de l’AIEA affirment que le stress et la vodka sont beaucoup plus importants que les radiations. Cette affirmation est moins convaincante en présence de maladies de l’enfant. Dans les zones contaminées, les enfants reçoivent  2 à 3 repas “propres” par jour. Le suivi des paramètres immunologiques a commencé immédiatement après l’explosion par le Prof. Titov chez des enfants et par le Prof. Pelevina chez des rongeurs sauvages.

 

Les conséquences cliniques à long terme sont les allergies, une incidence accrue de l’asthme bronchique, l’allergie à des aliments, et des maladies auto-immune. L’ épidémie de thyroidite de Hashimoto  est statistiquement proportionnelle à la contamination du sol par le césium. L’augmentation de l’incidence du diabète sucré type 1 est encore plus dramatique. Le diabète survient plus tôt qu’auparavant : en 1996, on a commencé à voir des cas âgés de 4 ans;  en 2000, il peut survenir chez des enfants âgés de 6 à 10 mois. Cette maladie, due à une îlotite autoimmune, n’augmente pas "parce que les médecins la cherchent", comme le disent en général les représentatints du lobby : dans la règle, les enfants sont hospitalisés pour la première fois dans le coma.

 

Il serait essentiel de reconnaître les premiers signes d’une îlotite. Bandajevskaya a mis en évidence une tendence à l’hypoglycémie chez des enfants hautement contaminés. Ceci pourraît être un signe précoce d’altérations des cellules bêta. La prévention du diabète avant la destruction complête des îlots de Langerhans seraient un sujet important à étudier pour l’OMS

 

5. Les atteintes neuropsychiques, en particulier dues à l’inhalation ou l’ingestion de différents isotopes de l’uranium ou du plutonium par les liquidateurs, pourraît être un sujet pour un GTS. En novembre 1995, le Ministre de la Santé de l’Ukraine a déclaré à Genève, que 10% des liquidateurs de son pays étaient déjà invalides. Au congrès OMS de Kiev en juin 2001, il a été déclaré que dans la plupart des républiques de l’ancienne Union Soviétique, la proportion des invalides parmi les liquidateurs dépassait les 30% !

 

La détérioration de l’état neurologique des liquidateurs est dramatique depuis 1998, et pourraît conduire à la mort rapide de ces  adultes qui étaient jeunes (33-34 ans) et en bonne santé lorsqu’on les a mobilisés pour déblayer la zone de Tchernobyl. Utilisant différentes méthodes, les neurologues décrivent la topographie des lésions, localisées principalement dans l’hémisphère gauche, et qui conduisent à une détérioration dramatique de l’état mental de ces sujets (ils étaient 600.000 selon les données présentées en 1995).

 

Le prof. Pierre Flor-Henry de l’Université d’Alberta à Edmonton, décrit une destruction des neurones principalement dans l’hémisphère gauche de ces patients. Les enfants irradiés in utero présentent également des atteintes du cerveau principalement localisées dans l’hémisphère gauche. Flor-Henry qui a étudié les atteintes neuro-psychiques chez des vétérans de la Guerre du Golfe, a décrit des lésions similaires à celles des liquidateurs. Par exemple. : le "chronic fatigue syndrome" est observé dans les deux groupes.

 

Il est peut-être trop tard de venir en aide aux victimes de la poussière contaminée par des atomes lourds émettant des radiations alpha  autour de Tchernobyl. Cependant, pour l’OMS, une étude des effets de particules ou atomes lourds, émettant de manière chronique des particules alpha dans les tissus environnants, serait utile : une mesure préventive pourraît être la décision de ne plus utiliser de l’ uranium 238  dans les munitions, les tanks et les avions.

 

6 Autres sujets :

 

A. Le rôle d’un registre des cancers en cas de catastrophes environnementales? À partir de l’exemple de Tchernobyl pourraît faire l’objet d’un GTS. Après Tchernobyl, la plupart des cancers se trouvent encore en période de latence. L’étude de 1 - 2 types de cancers seulement peut masquer le véritable problème. Il y a quelques années, les tumeurs du cerveau étaient un sujet important en  Ukraine et à Minsk.

 

IPPNW regrette le démantèlement du Registre des Cancer du Bélarus, peu après la Conférence de Vienne en 1996. Des chercheurs très proches de l’AIEA l’ont pris en main. Beaucoup estiment qu’Okéanov n’a pas été licencié à cause de sa conférence très claire à Genève en novembre 1995, mais parce qu’il a répondu à des questions, après la présentation du rapport officiel à Vienne en 1996, en contredisant ce que le rapporteur venait de dire (absence de tout cancer sauf celui de la thyroïde chez l’enfant exclusivement).

 

Le prof. Okéanov a perdu la direction de son ancien institut (avec des accusations similaires à celles utilisées pour emprisonner Prof. Bandajevsky), et il a été écarté pendant plusieurs années, son registre a été démantelé en trois parties.

 

Ayant été réhabilitaté récemment, certains observateurs pensent qu’il est encore possible de rétablir le Régistre National des Cancers. Cependant, Okéanov peut encore être très menacé. L’un de ses propres collaboraterrs, politiquement bien plus fort que lui, car il est très proche ou très favorable à la politique de l’AIEA, dirige une grande partie du Registre depuis 1996.

 

B. Les conséquences de Tchernobyl sur les fonctions gastrointestinales semblent importantes, bien que nous n’ayions pas beaucoup de documents sur ce sujet. Le stress sera difficile de distinguer de l’effet radiotoxique du césium. Le rein, le foie et d’autres organes devraient être étudiés, ainsi que la cicatrisation. La difficulté serait de trouver une corrélation avec l’accumulation du césium, étant donné que la plupart des hôpitaux n’ont pas d’anthropogammamètres. Lorsqu’il n’y a pas de données fiables pour les épidémiologistes des travaux experimentaux seraient indiqués.

 

7. Toutes les données de l’équipe de Bandajevsky sur l’incorporation de radiocésium doivent être confirmées, étudiées à nouveau, et son travail expérimental doit être répété. Ceci nécessiterait une coordination internationale, que pourraît diriger un GTS.

 

Dans des centaines d’autopsies pratiquées chez des adultes, des enfants et des fétus, Bandajevsky a étudié la distribution comparative de ce radionucléide. La distribution de 137Cs dépend de l’ espèce (humains, animaux), mais aussi de l’âge, de l’activité, du sexe etc.. Sous la diretion de Bandajevsky, les collaborateurs de l’Institut de Médecine de Gomel ont étudié les modifications métaboliques produites par le radiocésium chez les rongeurs (et les humains). Bandajevsky a publié les données sur différentes altérations endocriniennes et hématologiques induites par le radiocésium, comparant les animaux et les humains vivant dans des régions plus ou moins contaminées, la ressemblance entre les données expérimentales et cliniques étant frappante.

 

Les malformations congénitales dépendant de l’accumulation de 137Cs dans le placenta de Hamster sont similaires à celles que l’on observe chez des fétus ou des enfants nés de mères contaminées. La concentration de 137Cs dans le placenta semble être le paramètre le plus important pour une corrélation avec les malformations chez les humains. Toutes les recherches  expérimentales doivent être répétées dans différentes espèces dans différents laboratoires. Ici encore l’OMS pourraît jouer un rôle de coordination important.

 

La corrélation se base souvent sur la contamination du sol par le 137Cs, ou sur les émissions de rayons gamma mesués chez des humains ou des animaux. Bandajevsky a montré que ces mesures ne suffisent pas, les concentrations de 137Cs variant selon les organes: les valeurs les plus élevées ont été mesurées dans le pancréas, les surrénales, la thyroïde et le thymus chez les enfants, la charge de césium étant 100 fois plus élevéee que dans l’os ou dans les tissus adipeux, 50 fois supérieur à la charge du foie. Une dosimétrie basée sur des spéculations, des valeurs moyennes et les mathématiques, devrait être remplacée par des mesures précises et directes de la contamination radioactive..

 

Les travaux expérimentaux pourraient servir à élaborer des mesures preventives ou thérapeutiques pour la population exposée. Bandajevsky a déjà montré que la pectine de pommes naturelle avait la propriété de réduire l’absorption de radiocésium chez les rats (idem pour le strontium), et de prévenir la cardiomyopathie chez l’animal, (également chez les enfants, comme semblent le montrer les données préliminaires de Bandajevskaya).

 

La pectine accélère l’élimination du césium de l’organisme. Les mécanismes n’en sont pas encore bien connus. On purraît étudier d’autres adsorbants. Des extraits de pectine de pommes, avec un degré de pureté de 12 à 16% sont bon marché et capables de mobiliser le césium hors de l’ organisme des enfants. Elle est largement utilisée pour protéger les enfants dans les régions contaminées d’Ukraine et plus récemment au Bélarus (voir annexe 4 : manuscrit de Nesterenko & coll.).

 

 

Le Dr. Nabarrod nous demande si nous serions favorables à la publication des actes de la Conférence de l’OMS en 1995.

 

Les Actes, que l’OMS avait prévu de vendre aux participants, auraient été un bestseller en mars 1996, la date prévue et promise par les organisateurs de la Conférence de l’OMS en 1995. En 2002 ou 2003, cette publication aurait toujours un intérêt historique, mais n’apporterait pas de révélations scientifiques, étant donné que 70% des exposés ont été publiés ailleurs. Les controverses dans les discussions seraient intéressantes.

 

La présentation complète du Prof. Okéanov en 1995, serait encore importante. La présentation du Ministre de la Santé d’Ukraine n’a pas été publiée, où il indiquait que déjà 10% des liquidateurs étaient invalides (à présent, un tiers d’entre eux est invalide, c’est un grave problème pour toutes les républiques de l’ancienne Union Soviétique), et que le diabète augmentait rapidement dans son pays (et pas à cause de la suralimentation, le pays devenant de plus en plus pauvre). Le discours de Claude Haegy, du Gouvernement de Genève était aussi très stimulant.

 

D’autres articles vaudraient la peine d’être publiés, mais le nombre des lecteurs serait 100 fois moindre que si les actes complets avaient été publiés en mars 1996. Entre temps, les connaissances ont augmenté. Les discussions auraient été intéressantes. Des remarques comme celles du Prof. Yarmonenko, disant : “Si dans un congrès, une conférence mentionne les effets des faibles doses de radiations, les organisateurs devraient immédiatement exclure cet orateur ! " Nous savons maintenant que le génôme peut être altéré par de très faibles doses de radiations, et que ces altérations peuvent persister pendant des générations. Cependant, ceci ne peut justifier les efforts et les coûts de la  publication de tous les actes de la Conférence de l’OMS en 1996, après un retard de sept ans.

 

Le Dr. Nabarrod déclare très clairement qu’il veut que les scientifiques restent indépendants dans tous les projets de l’OMS. Il exige objectivité et transparence et refuse toute interférence de l’extérieur, même de l’AIEA. L’offre de nous permettre de continuer à communiquer par téléphone ou e-mail, est aussi une conclusion très constructive exprimée par le Dr. Nabarrod.

 

Nous sommes très reconnaissants pour l’engagement et le souci exprimé pour les populations affectées, spécialement pour les enfants de la région de Tchernobyl. Un message du Secrétaire Général de l’ONU, Kofi Annan, déclare que 9 millions d’adultes, plus de 2 millions d’enfants, souffrent des conséquences de Tchernobyl, et la tragédie ne fait que commencer. "L’héritage de Tchernobyl rrestera avec nous et nos descendants, pour les générations à venir ".

 

 

***

 

Memo : Meeting at the World Health Organisation, July 18, 2002

                                  

WHO : Dr. David Nabarrod, Executive Director, and two staff of the Dept. of Protection of Human Environment, Dr. Richard Helmer Director and Dr. Michaël Repacholi, just back from Belarus.

 

PSR/IPPNW Switzerland and WILPF : PD Dr. Jean-Luc Riond, President IPPNW (Engaged in the prevention of nuclear war, and of nuclear accidents like Chernobyl), Prof. Michel Fernex, Board member of PSR, the Swiss affiliate of IPPNW (15 years active in WHO Scientific Working Groups (SWG) of Tropical Diseases Research, T.D.R.; former member of the Steering Committee for Malaria, and later for Filariasis), and Ms. Solange Fernex, President of WILPF France (Women International for Peace and Freedom : engaged since half a century in the prevention of nuclear risks).

 

It became clear that WHO would have welcomed the participation of a representative of CONTRATOM at this meeting. PSR/IPPNW Switzerland and WILPF are supporting the same demands as CONTRATOM, regarding transparency and independence for medical research in the field of ionizing radiation, especially following Chernobyl.

 

The demand to amend the Agreement between the WHO and the IAEA (Res. WHA. 12.40), as a step to achieve independence in research and publication, is supported by WILPF, IPPNW, CONTRATOM, and many other NGO’s. All these NGO’s act also to obtain the liberation of Prof. Yuri Bandazhevsky, prisoner of conscience in Belarus. In close collaboration in this field, they will continue their fight in favour of Bandazhevsky and other physicians, prisoners of conscience in Belarus.

 

NGO’s consider that after Chernobyl, the WHO teams should have visited the Medical Faculty established in the region with the highest radiocontamination with Caesium, Strontium, Uranium and Plutonium. The Medical State Institute of Gomel was created and directed by Prof. Yuri Bandazhevsky. The medical research team of Prof. Bandazhevsky completed over 20 theses on the dysfunction of organs or systems as a consequence of the chronic accumulation of 137Cs in the given organs : pancreas, endocrine glands, thymus, heart or placenta. We have the impression that the WHO delegations had no permission to visit this Medical Faculty, working under the Health Ministry of Belarus.

 

Dr. Nabarrod does not think that the WHO was actually absent in the field in Chernobyl until 1992, and the Legal Department of the organisation does not consider that the Agreement (WHA 12.40) is an obstacle for independence and transparency.

 

PSR/IPPNW is prepared to discuss this issue. Of course, we are aware of the work undertaken by the WHO Regional Office, essentially through the Helsinki Project Office for Nuclear Emergencies and Public Health, with the remarkable findings of the team of Dr. Keith Baverstock in the early nineties, confirming the epidemic of thyroid cancers in children. Unfortunately, this stochastic effect following Chernobyl was only "accepted" 5 years later by the IAEA and the UNSCEAR, this delay having negative consequences for the therapeutic help to the patients. We also very much appreciate the “Guidelines for Iodine Prophylaxis following Nuclear Accident” (WHO, 1999).

 

However, the 700 participants at the WHO Conference of November 1995, organized by Dr. Hiroshi Nakajima, received an information sheet (1), indicating that the plans for the IPHECA project were finalized by the IAEA in May 1991. The author of this project was not the WHO but the IAEA, possibly due to Article I point 3 of the Agreement with the IAEA,which says :

"Whenever either organisation proposes to initiate a programme or activity in which the other organisation has or may have a substantial interest, the first party shall consult the other with a view to adjusting the matter by mutual agreement".

 

IPPNW, WILPF and other NGOs are asking since years to amend and shorten this sentence in the following way : "... the first party shall inform the other. " (full stop)

 

Other modifications of the Agreement were proposed in a letter to the Ministers of Health of all WHO  member states present at the WHA 2001 and 2002 (See attachment 2 : letter signed by Prof. Abraham Behar former President of IPPNW France and President of IPPNW Europe, P.D. Dr. Riond, and Prof. Fernex, and the document distributed in 2001). We consider that the wording of the Agreement may explain e.g. why the genetic consequences were not included in the IPHECA research project of May 1991, whereas dental caries in children had to be studied by the WHO.

 

Dr. Repacholi informed us on his recent trip to Belarus. The demonstration that breast cancer is also linked to radiation in the Chernobyl context is alarming. A lot of basic research is still progressing. The 2 million US$ provided by Japan are spent in Gomel, and should provide further knowledge on thyroid cancer (carcinogenesis).

 

When trying to discuss the liberation of Prof. Bandazhevsky, Dr. Repacholi was met with a frosty response, as the personalities he met in Minsk were precisely those mentioned in the critical report of Bandazhevsky (Attachment 3). Amnesty International considers that this report on the work performed in 1998, with a grant of 17 billion BY roubles, provided mainly by WHO, IAEA, OCHA, UK and Germany, by the Clinical Research Institute of Radiation Medicine and Endocrinology (including non-independent scientists), was the actual reason for the sudden imprisonnment of Bandazhevsky, soon after he delivered his report, ordered by the Government.

 

We would like to know whether the WHO agrees or not with the scientific critics of Bandazhevsky on the work done in the above-mentioned Institute, with tax-payers money.

 

Dr. Nabarrod asked us what we would suggest as projects for the most affected part of the population : the children.

 

A classical approach for the WHO is to convene Scientific Working Groups (SWG) on most relevant pathologies expected in a region. We may therefore make following suggestions :

 

1. One SWG could be a counterpart of the 1956 meeting on "Effets génétiques des radiations chez l'homme". (Rapport d'un groupe d'étude réuni par l'OMS, published in Geneva, 1957). Instead of H.J. Muller, Nobel prize holder for genetics, A.J. Jeffreys, British Nobel for Genetics could be asked to select the best specialists in this field. In fact, papers by Dubrova could only be published in NATURE, due to the fact that Jeffreys was co-author. The methods discovered by Jeffreys were also used in Chernobyl by the Swedish team of Ellegren et al., and others in Israel for families of liquidators.

 

Other approaches by the group of Prof. Rose Goncharova in Minsk, should be considered : the continuous increase in the chromosomic alterations in rodents, living in more or less caesium-contaminated regions between Chernobyl and Minsk, after over 20 generations, is striking. In the mean time, the radiological contamination in the environment was progressively decreasing. The reduction of the chemical pollution in Belarus is also marked, since Chernobyl, as the industrial activities diminished, and the use of pesticides in agriculture is reduced or stopped, due to the deteriorating economical situation. Studies in fishes by this group are important, as except for the presence of a little over 1 Ci/km2 of 137Cs in the mud, there was no chemical nor any other source of pollution in the water of the ponds, where carps are still being studied by this team.

 

The WHO published in 1996 a Technical Report on "Control of Hereditary Diseases". There, the lack of genetic effects of radiation on the genome after Hiroshima and Nagasaki was again stated, but Chernobyl has to be considered as a fundamentally different problem as the atomic bomb. Facts seem to confirm this difference in all fields of pathology : there is a major difference between the biological effects of an enormous irradiation lasting for a few seconds, and a very chronic low-level irradiation of cells, from inside of the corresponding tissue, e.g. : an endocrine gland or a gonad. This irradiation persists for years.

 

Geneticists must study actual data, after 10 to 17 year chronic internal irradiation, 10% of the radiation from this isotope being beta rays, more harmful than gamma rays, because they act locally. Scientists must find new ways to calculate the risk per units of dose over years. Calculations based on a  homogeneous distribution of Caesium in the orgaism, and only on its activity as a gamma emitter, is wrong. Caesium may concentrate 100 times more in one specific tissue (pancreas, thymus, endocrine glands, heart) than in others (bone, fat tissue, liver). 

 

2.  Another SWG could focus on the effect of 137Cs incorporation on the cardiovascular system. There Prof. Bandazhevsky, a pathologist, would be a key figure. Dr. Galina Bandazhevskaya, cardiologist and paediatrician could also make contributions. In areas contaminated by 5 to 15 Ci of 137Cs/km2, up to 80% of the children suffer from cardiac symptoms. The disease is due to degenerative changes of the myocardium (The caesium cardiomyopathy was also observed in rats receiving caesium, with the same degenerative changes in the cardiomyocytes of rats, as those found in caesium-contaminated children with sudden death).

 

As the caesium cardiomyopathy is reversible for a rather long time, it appears urgent that these most common diseases are studied, prevented or treated with the contribution of the WHO. Vascular diseases, especially hypertension in children, also increase significantly with increasing contamination by caesium, complications are cerebral or myocardial infarction.

 

3. Radiocaesium and reproduction would be an essential subject for a third SWG. The caesium accumulation in the endocrine glands, the gonads and the placenta may explain spontaneous abortion, fragility of newborns, and the increase of congenital malformations, as well as sterility. (The papers of Y. Bandazhevsky and those of G. Lazjuk. unfortunately were not published in Western journals).

 

During the IAEA Conference in Vienna (1996), because he was sitting in the audience wearing a yellow tag (with no speaking rights), instead of the official red tag, Prof. Laziuk was not allowed to protest when the official rapporteur said (if Michel Fernex remembers correctly the wording) : "The proof that there is no increase of malformations after Chernobyl, is the absence of a register".

 

First, this is not a scientific proof, and, on the contrary, Belarus was the only country around Chernobyl with a well functioning national register installed 5 years before Chernobyl. It is worrying that experts from Western countries (financed by the French Commissariat à l'Energie Atomique, CEA) are now "improving" and "correcting" the Belarus Register. The NGO’s consider that the sources of financing for "experts" should be examined. If a particular lobby, the tobacco or the nuclear lobby, finances research in the corresponding field, the risks for biased findings are increasing.

 

4.  Chernobyl and the immune system would be a further subject for a SWG. Again, one should concentrate on findings in children. The IAEA specialists claim that stress and vodka are far more important than radiation. This assertion is less convincing for diseases of children. At school in contaminated areas, children receive 2 to 3 meals of "clean" food daily. The follow-up of immunological parameters were started in children immediately after the explosion e.g. by Prof. Titov. in children, and by Prof. Pelevina in wild rodents.

 

The clinical long-term consequences are allergies, increased incidence ofasthma bronchiale, food allergy, and auto-immune diseases. The epidemic of Hashimoto's thyroiditis correlates statistically with the caesium contamination of the soil. Even more dramatic is the increase of the incidence of diabetes mellitus type 1. Diabetes occurs at an earlier age than before : in 1996, it started already in some cases below the age of four;  in 2000, it may now occur already in infants of 6 to 10 months of age. This disease, due to an autoimmune ilotitis is not increasing "because doctors are looking for it", as representatives of the lobby usually say : as a rule, children are comatous when entering into the hospital for the first time.

 

It would be essential to recognise early signs of ilotitis. Bandazhevskaya found a tendency towards hypoglycaemia in highly radio-contaminated children. This could reflect early alterations of beta cells. Prevention of diabetes before the complete destruction of the Langerhans islets would be an important subject to be studied with the WHO.

 

5. The neuropsychic damages, especially due to the uptake of different uranium or plutonium isotopes by liquidators, may be a subject for a SWG. The Minister of Health of Ukraine stated in Geneva, November 1995, that 10% of the liquidators of his country were already invalid. At the WHO congress of Kiev in June 2001, it appeared in most of the republics of the former Soviet Union, that the proportion of invalids among the liquidators was over 30% !

 

The deterioration of the neurological status of liquidators is dramatic since 1998, and may lead to the early death of these young and healthy adults, which were aged 33-34 years when mobilized to clean the Chernobyl area. Using different methods, neurologists describe the topography of the lesions, predominantly localized in the left hemisphere, leading to the dramatic deterioration of the mental status of these subjects (they were 600.000, according to data presented in 1995).

Prof. Pierre Flor-Henry from the University of Alberta in Edmonton, finds a destruction of neurones selectively in the left hemisphere of such patients. Children irradiated in utero also seem to have brain damages predominantly in the left hemisphere. Flor-Henry who studied the neuro-psychic findings in veterans of the Gulf war, found lesions similar to those of liquidators. E.g. : the so called "chronic fatigue syndrome" is occurring in both groups.

 

It may be too late to help the victims of the dust contaminated with heavy atoms releasing alpha radiation around Chernobyl. However, for the WHO a study of the effect of particles or heavy atoms chronically producing alpha particles in surrounding tissues, may be relevant : a preventive measure could be the decision to use no more uranium 238 in ammunitions, tanks and planes.

 

6. Other subjects :

 

A. The role of a cancer register in case of environmental catastrophes, using Chernobyl as an example, could be taken up by a SWG. After Chernobyl, most of the cancers are still in a latency stage. Studying one or two types of cancers may mask the real problem. Brain tumors in children exposed to radiation were an important subject some years ago, in the Ukraine and in Minsk.

 

IPPNW regrets that the Cancer Register of Belarus was dismantled, soon after the Vienna Conference of 1996. Researchers, very close to the IAEA, took over the management of the most important part. Many persons think that Okeanov was not dismissed because he spoke too clearly during the Geneva Conference in November 1995, but because he answered questions, after the official presentation at the IAEA meeting, in Vienna 1996, saying the contrary of what the official rapporteur just had stated (absence of any cancer except that of the thyroid, in children exclusively).

 

Prof. Okeanov lost the direction of his former institute (with accusations similar of those which were used to imprison Prof. Bandazhevsky), and was put aside for some years, the register being dismantled into three pieces.

 

As he has recently been rehabilitated, some observers think that it would be possible to restore the National Cancer Register. However, Okeanov may still be very fragile. One of his own collaborators, politically much stronger than him, being very close or very supportive of the IAEA policy, is in charge of an important part of the Register since 1996.

 

B. The consequences of Chernobyl on gastrointestinal functions seem to be important, although we did not collect many documents on this subject. There the stress as a component will be difficult to separate from the radiotoxic effect of caesium. The kidney, the liver and other organs should be studied, as well as wound healing. The difficulty would be to find a correlation with the accumulation of caesium, as most of the hospitals have no anthropogammameters. Where no valid data are available for epidemiologists, experimental work seems to be indicated.

 

7. All findings by Bandazhevsky's team on radiocaesium incorporation have to be confirmed, e.g. studied again, and his experimental work must be repeated. This would require an international coordination. A SWG could set up such a project.

 

In hundreds of autopsies of adults, children and foetuses, Bandazhevsky studied the comparative distribution of this radionuclide. The distribution of 137Cs depends on the species (human, animals), but also on age, activity, sex etc.. Under Bandazhevsky's direction, members of the Institute of Medicine of Gomel studied metabolic changes produced by radiocaesium in rodents (and human). Bandazhevsky published findings on different endocrine and haematological disorders induced by radiocaesium, comparing animals and human living in more or less contaminated areas, the similarity between experimetal and clinical findings being impressive.

 

Congenital defects depending on the 137Cs accumulation in the placenta of Hamster are similar to those observed in foetuses or children of Caesium-contaminated mothers. The 137Cs concentration in the placenta appears to be the most important parameter for the correlation with malformations in human. All experimental work has to be repeated in several species, and in different laboratories. Again the WHO could play a key role in the coordination.

 

The correlation is often based on the 137Cs contamination of the soil, or on the emission of gamma rays measured in human or animal. Bandazhevsky has shown that these measurements are not sufficient, as 137Cs concentration varies in given organs: The highest values were found in the pancreas, adrenals, thyroid and thymus in infants, the Caesium load being 100 time higher than in bone or fatty tissue, 50 times higher than in the liver. Dosimetry based on speculations, mean values and and mathematics, should be replaced by precise and direct radiametric measurements.

 

Experimental work could help to design preventive or therapeutic measures for the exposed population. Bandazhevsky already showed that natural apple pectin was able to reduce the uptake of radiocaesium in rats (the same was found with strontium), and to prevent the cardiomyopathy in animal, (and also in children as preliminary findings of Bandazhevskaya tend to show).

 

Pectin accelerates the elimination of caesium from the organism. The mechanisms still are not well studied. Other absorbents could be tested. Simple pectin extracts from apples, with a purity of 12 to 16% are cheap and capable of mobilizing caesium from the organism of children. it was widely used to protect children in contaminated regions in the Ukraine and recently also in Belarus (see attachment 4 : manuscript of Nesterenko et al.).

 

 

Dr. Nabarrod asked us if we would be in favour of the publication of the proceedings of the WHO Conference of 1995.

 

The Proceedings, which were to be payed for by the participants, would have been a bestseller in March 1996, the date foreseen and promised by the organizers of the WHO Conference of 1995. In 2002 or 2003. This publication would hold some historical interest, but would no more bring scientific revelations as over 70% of the papers were published elsewhere. Controversies expressed in the discussions would be interesting.

 

The full presentation of Prof. Okeanov in 1995, may still be important. The presentation of the Minister of Health of Ukraine has not been published, where he indicated that already 10% of the liquidators were invalid (now one third of them are invalid, which is a problem for all former republics of the Soviet Union), and that diabetes mellitus was sharply increasing in his country (not due to excessive food intake, the population becoming rapidly poorer). The speech of Claude Haegy, from the Government of Geneva was also very stimulating.

 

Other papers would be worthwhile being published, but the number of readers would be 100 time smaller than for the full proceedings published in in March 1996. In the meantime, the knowledge increasedDiscussions would have been interesting. Remarks such as that of Prof. Yarmonenko, saying : “Should in a congress any paper mention effects of low-level radiation, the organizers should immediately exclude the author !" We know now that the genome can be altered by very low-level radiation, and that these changes may persist over generations. This cannot however justify the efforts and cost of publishing the full proceedings of the 1995 WHO Conference, after a delay of seven years.

 

Dr. Nabarrod stated very clearly that he wishes that scientists remain independent in all WHO projects. He demands objectivity and transparency and refuses interference from outside, even from the IAEA. The offer to further allowing us to communicate by telephone or e-mail, was also a very constructive conclusion expressed by Dr. Nabarrod.

 

We are very thankful for the commitment and the concern expressed for the affected population, especially for the children of the Chernobyl area. A message of the Secretary General of the UN, Kofi Annan, states that 9 millions of adults, i.e. two millions of children, suffer from the consequences of Chernobyl, and the tragedy is only beginning. "The legacy of Chernobyl will be with us and our descendants for generations to come".