Ouest France

20. 04. 2004


 

Un livre et un colloque 128 ans après l’explosion de la centrale nucléaire

 

Caen n’oublié pas Tchernobyl

 

 

Début mai, la Maison de la recherche en sciences humaines de l’université de Caen organise un colloque, des débats, des projections de films et une exposition de photographies sur la catastrophe de Tchernobyl.  Par ailleurs, un livre document, « Les silences de Tchernobyl », réalisé sous la direction de deux sociologues caennais parait le 27 avril.

 

Depuis près de dix années, plusieurs sociologues de l’université de Caen travaillent sur les conséquences humaines de l’explosion nucléaire en Ukraine le 26 avril 1986.  Ils se rendent régulièrement dans les villages – une équipe y retourne d’ailleurs ce mercredi – afin de recueillir des témoignages mais aussi aider la population à survivre en milieu contaminé.  Ces expériences ils ont choisi de les relater dans un ouvrage collectif.

 

Le livre présente l’actualité sanitaire et écologique de la catastrophe, avec témoignage et analyses inédits de témoins directs, traduit du russe.  C’est aussi la réflexion de femmes et d’hommes politiques, de scientifiques, de philosophes et d’artistes sur ce que’ Tchernobyl a changé dans les représentations, sur l’information et le futur de la catastrophe », expliquent Guillaume Grandazzi et Frédérick Lemarchand.  Avec la participation de Galia Ackerman, journaliste à RFI,

 

 

éditrice et traductrice du russe ils ont rassemblés les témoignages et analyses d’une quinzaine d’auteurs. 

 

La publication de ce document suscite des critiques de la part de la Criirad, association créée en France, après la catastrophe et qui a révélé  la contamination des compagnes françaises.  Michèle Rivasi, une des fondatrices de l’association aujourd’hui responsable de Greenpeace, France devait collaborer à la rédaction de l’ouvrage.  Elle s’est désistée au dernier moment.  L’association reproche aux sociologues caennais de travailler avec des personnalités du milieu nucléaire.  Un lobby, qui pour sa part classerait plutôt ces mêmes caennais dans le camp des antinucléaires.  Seul manière de trancher, lire « Les silences de Tchernobyl » publié aux Editions Autrement. 240 pages 19 €.

 

Le Programme du forum

 

Du 1er au 15 mai, hall d’exposition de la MRSH de l’université de Caen (entré libre) exposition : L’héritage de Tchernobyl de Paul Fusco.  Né en 1930 aux USA, photographe depuis plus de 40 ans, membre de l’agence Magnum depuis 1974, Paul Fusco a témoigné de l’actualité mondiale à travers toute sa carrière.  Son livre « L’héritage de Tchernobyl » a été édité aux Etats-Unis en 2001.  Quarante photographies, issues de cet ouvrage, composent l’exposition.

 

 

 

Vendredi 14 mai (10 h – 12 h ; 14 h – 17 h), Université de Caen, amphithéâtre Dumont d’Urville (entrée libre).  Colloque : Les sciences humaines et l’art face à la catastrophe.  Avec la partici-pation de Svetlana Alexiévitch, Alla Yaroch-inskaya, Galina Ackerman, Virginie Symaniec, Bruno Boussagol, Guillaume Herbaut, Guillaume Grandazzi, Frédérick Lemarchand.

 

Vendredi 14 mai (19 h 15 – 21 h 30), Mémorial de Caen, Grand auditorium (entrée libre) l’Atelier d’actualité » donnera au public la possibilité de rencontrer deux grands témoins » : la journaliste ukrainienne Alla Yarochinskaya et l’écrivaine biélorusse Svetlana Alexiévitch.

 

Samedi 15 mai, Cinéma Lux (après-midi et soirée). L’art face à la catastrophe : le cinéma de Tchernobyl : « Le tocsin de Tchernobyl » de Serguienko, 1987, 100 mn, « La menace », de Stephan Jarl, Suède, 1991. « La vie contaminée, » de David Desramé et Dominique Maestrali 2001, 52 minutes « Le village de Nadia » de Seiichi Motohashi, 1997, I h 58 mn.  Renseignements : Tel 02 31 56 63 81.

Email : lasar103@mrsh.unicaun.fr ; www.unicaen.fr/mrsh/lasarL

 

 

 

 

 

Jean Pierre Buisson.