Appel à solidarité en faveur des citoyens
des villages « exclus », victimes de
la catastrophe de Tchernobyl
Novembre 2002
CRIIRAD
Commission de Recherche et d’Information
Indépendantes sur la Radioactivité
471, Av. Victor Hugo 26000 Valence
Si nous voulons connaître un jour le véritable impact de la catastrophe de Tchernobyl, nous devons disposer de sources d’information fiables, en particulier dans les pays les plus touchés : l’Ukraine, la Russie et le Bélarus. Il faut que des recherches puissent être conduites par des scientifiques indépendants du lobby nucléaire et capables de résister aux pressions de leur pays.
La CRIIRAD a donc décidé de mobiliser une partie de ses ressources pour soutenir ceux qui travaillent dans les régions contaminées et qui prennent souvent des risques pour aller jusqu’au bout de leurs recherches.
avril 2002
Une première étape a permis de trouver «170 parrains pour les 170 enfants du village de Valavsk au Bélarus». Nous avons continué et 2500 cures de pectine ont été financées pour d’autres enfants de la ville de Tchetchersk toujours au Bélarus. Ces cures de pectines sont réalisées par l’institut Belrad dirigé par le professeur Vassili Nesterenko. Lorsque les enfants bénéficient de quatre cures par an, leur taux de césium dans le corps peut être divisé par deux voire par trois. Cela permet d’éviter que ce césium se concentre tout particulièrement dans le muscle cardiaque, les reins et la thyroïde où il induit des lésions parfois irréversibles, et des pathologies graves, comme le montre les travaux du professeur Youri Bandajevsky. Ce dernier est emprisonné au Bélarus, condamné injustement à 8 ans de prison par un tribunal militaire. Pour que ces travaux puissent se poursuivre librement, il est essentiel que celui qui est devenu le symbole des recherches indépendantes soit libéré. Sans cela, pour tous les scientifiques et médecins qui tentent de faire leur travail, cela signifiera que toute publication non conforme sera sanctionnée, lourdement et définitivement.
Le Belarus[1], compte plus de 10 millions d’habitants sur un territoire d’environ 207 000 km2. Ce pays non nucléarisé subit depuis près de 16 ans les conséquences de l’accident survenu le 26 avril 1986 à la centrale nucléaire de Tchernobyl, la plus terrible catastrophe technologique du XXème siècle. Bien que Tchernobyl soit situé en Ukraine, c’est sur le Bélarus que sont retombés près de 70% des éléments radioactifs. Le pays a perdu 20% de ses terrains cultivables et près de 15% de ses forêts.
Parce qu’ils sont contraints de vivre dans un environnement radioactif, parce que leur alimentation est contaminée, les polluants radioactifs s’accumulent, jour après jour, dans l’organisme des enfants du Bélarus. L’irradiation permanente de leurs cellules, provoque d’innombrables lésions qui sont à l’origine de pathologies très graves, liées notamment à l’atteinte des défenses immunitaires et des organes vitaux. Les travaux du professeur Bandajevsky montrent qu’au-delà de 70 becquerels de césium 137 par kilogramme de poids, il n’y a plus que 10 à 15% des enfants qui présentent des électrocardiogrammes normaux. Or, certains enfants ont des taux de contamination supérieurs à 600 Bq/kg ! A ces niveaux là, les altérations peuvent être irréversibles.
Novembre 2002
Au Bélarus, une association s’oppose à la décision officielle d’exclure 9 villages et une ville des zones «aidées» par l’état à cause de la contamination. La société civile réagit. Il faut d’urgence leur donner les moyens de faire la preuve de la véritable contamination. La CRIIRAD est née en 1986 suite à la réaction de citoyens qui face au mensonge des autorités françaises ont décidé de se doter d’un outil scientifique (laboratoire de mesure de radioactivité) dans le but de se ré-approprier l’information liée aux problèmes de la radioactivité, et ainsi pouvoir mieux s’en protéger. Aujourd’hui, des citoyens du Bélarus ont une réflexion semblable. Naturellement, la CRIIRAD répercute et soutient cet appel. En lançant l’appel des villages «exclus», nous nous mobilisons au côté de l’association «Enfants de Tchernobyl Bélarus», de «France Liberté» et nous l’espérons beaucoup d’autres, particuliers et associations… Explications et modalités de participation au versoè
L’appel des villages « exclus »
Au Bélarus, seules les localités reconnues contaminées par les autorités bénéficient des aides de l’état (distribution de repas gratuits non contaminés pour les enfants, séjours de rétablissement en sanatorium, etc.). Les listes sont établies d’après les données du ministère de la Santé. Plus le nombre de localités officiellement contaminées est élevé, plus le coût économique des mesures de radioprotection s’élève. Or, l’état biélorusse doit consacrer près de 20 % de ses ressources à la gestion des conséquences de l’accident.
Le 19 septembre dernier, l’association biélorusse «la société et nous » sollicitait l’aide de l’institut Belrad car 9 villages ainsi que la ville de Kalinkovitchi venaient d’être rayés de la liste officielle par arrêté ministériel[2]. Au total, 74 290 personnes dont 24 000 enfants sont ainsi privés des dispositifs de radioprotection. L’association expliquait dans son courrier que l’état a pris sa décision sans véritable étude préalable et sans tenir compte des données sur l’état de santé des enfants. Ils souhaitaient disposer d’une étude fiable de la situation afin de l’utiliser pour attaquer en justice la décision ministérielle.
Pour mener à bien cette étude, le professeur Nesterenko a sollicité l’aide de toutes les associations qui, en Europe, se sont mobilisées pour les victimes de Tchernobyl. Il avait réalisé, il y a deux ans, un travail comparable sur 45 villages qui avaient permis de démontrer que les chiffres officiels sous-évaluaient d’un facteur 6 à 8 les véritables niveaux de contamination.
Il est important de suivre ce qui se passe au Bélarus en matière de gestion des zones contaminées car des mécanismes similaires seront mis en place en France si un accident se produit sur notre territoire ou dans un pays riverain. Il faut savoir qu’il ne sera pas possible à l’état de faire face sur le plan financier (sans parler sur le plan sanitaire) et qu’il faudra donc réduire au maximum les coûts en limitant l’aide aux zones affectées.
Pour fixer les ordres de grandeur, rappelons que le coût de gestion des conséquences de Tchernobyl est estimé, pour le Bélarus, à 260 milliards d’euros. Or, la responsabilité d’EDF est limitée à moins de 92 millions d’euros et celle de l’état français à 381 millions. Même additionnés, ces deux montants représentent moins de 0,2 % du détriment économique causé par Tchernobyl au Bélarus.
Ø Je recevrai un reçu pour déduction fiscale du montant de ma participation à l’opération
Ø Les résultats de cette action seront publiés sur le site Internet de la CRIIRAD (www.criirad.com) ainsi que dans le journal des adhérents de l’association (Le Trait d’Union)
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[1] Ex république soviétique de Biélorussie dont la capitale est Minsk et qui est actuellement présidée par A. Loukachenko.
[2] La loi biélorusse impose de mettre en œuvre des actions de protection dès lors que la dose reçue par les habitants atteint 1 millisievert par an (1mSv/an) et que ces actions doivent être maintenues jusqu’à ce que les doses passent en dessous du seuil de 0,1 mSv/an. Selon le professeur Nesterenko cette dose est atteinte dès lors que les enfants présentent un taux de contamination de 15 à 20 becquerels de césium 137 par kilo de poids (Bq/Kg).