Wladimir Tchertkoff

 

   

"ENFANTS DE TCHERNOBYL BELARUS"

20 rue Principale, 68480 Biederthal (France)

e‑mail : s.m.fernex@wanadoo.fr

 

La recherche scientifique en relégation N°9

 

 

 

Youri Bandajevsky

Isolement accentué.  Amnistie incertaine?

4 juillet 2005

 

 


 

 

 

Le titre de ces nouvelles est identique au précédent, du 21 mai, à quelques nuances près, pourrait être le même en ce qui concerne la situation du détenu et de ses perspectives de libération. C'est le calme plat. Aucun signe. La plupart des ayants droit ont bénéficié de l'amnistie. Il y a une semaine, un journaliste de "Radio svoboda" (Radio liberté) a téléphoné à Galina. Il lui a dit qu'il a appelé la colonie et le directeur lui a répondu que les amnistiés partent, mais que le dossier de Youri a été transmis  au Département d'Exécution des Peines.  Au DEP on lui a déclaré que la décision appartient à la direction de la colonie. Ils se renvoient la balle. Galina m'a donné le nom et le téléphone du nouveau directeur de la colonie : Toumilévitch Valentin Alfredovitch, 00375 1563 33502.  (l'autre, Koliada, a été déplacé).

 

Je l'appelle, me présente comme journaliste italien et suisse et lui pose les questions suivantes:

a) Confirmez-vous  que le professeur Bandajevsky a droit à l'amnistie, dont bénéficient en ce moment les détenus, comme nous le savions, selon les déclarations de l'ambassadeur Heyken, directeur de la mission OSCE au Belarus, qui l'a appris du directeur du DEP, M. Kovtchour ?

- Oui, il a droit à l'amnistie, répond Toumilévitch sur un ton courtois, mais bref, en militaire qu'il est. Nous sommes en train d'instruire son dossier.

 

b) Pouvez-vous me dire quand la décision sera prise?

- Comme je vous ai dit, nous réunissons les documents nécessaires, quand ils seront prêts, la commission statuera. Un mois, deux mois.

 

c) Est-ce que la commission de la colonie présentera au tribunal la demande de la liberté conditionnelle pour les mois qui restent jusqu'au 6 janvier prochain, terme de sa peine réduite de trois ans par les amnisties?

- Je vous ai dit que nous étudions son dossier, quand ce sera terminé la décision sera prise.

 

d) Est-ce vrai, comme on nous l'a dit, que la décision vous appartient? Que c'est de votre compétence?

- Oui, on vous a bien informé.

Alors, pourquoi avez-vous envoyé le dossier du professeur Bandajevsky au Département d'exécution des peines?

- Je ne sais pas qui vous a dit ça.

Le Département d'exécution des peines.

- Nous faisons notre travail. Je n’ai rien d'autre à vous dire.

Vous avez six mois à partir de la promulgation de la loi d'amnistie, le 6 mai dernier. Vous déciderez dans ces termes?

- Oui.

 

Ils ont jusqu'au 6 novembre et ils le feront probablement au dernier moment. Toute la conversation, s'est déroulée, avec échanges très rapides, sous le signe de l'amnistie acquise à Youri. Kovtchour avait dit à l'ambassadeur Heyken que Youri bénéficiera de l'amnistie. La responsable du DEP, qui reçoit les listes des amnistiés, a dit également à Galina qu'il l'aura et que la colonie pourra même le libérer tout de suite, avec la liberté conditionnelle. Mais, en rédigeant ces nouvelles, j'ai senti quand même le besoin de me faire dire que la commission, en statuant, ne fera qu'expédier une formalité. Je ne m'attendais pas à une réponse différente des précédentes, qu'ils travaillent et que la commission statuera. Je rappelle quand même Toumilévitch : "Puis-je vous poser encore une dernière question?"

 

- Non, vous ne pouvez pas me poser une dernière question. Et il raccroche.

 

Peut-être que l'OSCE pourrait s'enquérir auprès du DEP sur le vrai état du cas Bandajevsky par rapport à l'amnistie, sur le pourquoi de cette procédure anormale du dossier transmis par ceux qui ont la compétence à ceux qui formellement ne l'ont pas. Faire pression.

 

Lundi dernier, 27 juin, des amis de Gomel ont téléphoné à Galina pour savoir si c'était vrai que Bandajevsky était mort. De même, un journaliste de Gomel, qui avait suivi le procès et enregistré la dernière déclaration de Youri au tribunal, lui a posé, très agité, la même question : des médecins lui ont dit très sérieusement que Youri était mort. Il voulait savoir la date de l'enterrement. Il se demande et Galina aussi à qui et à quoi cette rumeur est-elle utile. La fille Olga l'a su aussi. Tout le monde en parle à Gomel.

 

En attendant la sortie de Youri, l’essentiel est désormais de se soucier de son avenir scientifique... D’où l’appel du  Comité Bandajevsky et des Enfants de Tchernobyl Belarus à soutenir le  projet du laboratoire CRIIRAD-BANDAJEVSKY.

 

Appel financier de la CRIIRAD :   

Bulletin de participation:             en ligne            papier            autres informations
 

 

Wladimir Tchertkoff

 

 

Wladimir Tchertkoff