Pourquoi la pectine de pommes ?
Annexe : (Nouvelles de relégation N° 2)
(document remis le 30 juin et 1 juillet
2004 aux ambassades de Suisse et de France à Minsk)
Veut-on nier le rôle pathogène du césium 137 incorporé dans l'organisme
des enfants ?
Les pectines sont des sucres (polysaccharides) naturels, présents dans
différents fruits. La pectine est utilisée par les cuisinières sous forme de
sucre gélifiant pour les confitures.
En médecine, des comprimés de pectine purifiée ont été introduits par des firmes
pharmaceutiques pour le traitement des intoxications aux métaux lourds comme le
plomb ou le mercure. SANOFI aurait été la première à commercialiser cette
préparation, mais d¹autres firmes, en particulier en Allemagne, ont mise sur le
marché ces produits naturels, additifs alimentaires qui ne peuvent pas être
brevetés.
Deux firmes ukrainiennes ont développé la pectine de pomme pour le traitement et
la prévention des maladies dues au Cs137 incorporé chez les enfants vivants
dans les zones contaminées par les retombées de Tchernobyl. Une des firmes a
introduit des comprimés effervescents de pectine de pomme au Belarus sous le nom
de Yablopekt®.
Le Prof. Nika Grés de Minsk a étudié l'efficacité et la tolérance de diverses
préparations de pectine de pomme chez des sujets souffrant de saturnisme
(intoxication chronique par le Plomb). Ces préparations se sont avérées actives
pour évacuer ce métal lourd, et bien tolérées. Elles n¹entraînent pas
d¹altérations d¹éléments nécessaires à l'organisme, comme le fer ou le cobalt.
Le Prof. Nesterenko a comparé les comprimés effervescents ukrainiens de pectine
de pomme à des algues connues pour leur capacité de fixer le césium (spiruline),
ainsi qu¹à une préparation développée à Minsk, tirée des résidus séchés de
pomme, obtenus après l¹extraction du jus. Les experts du Centre de Recherche de
la Commission Européenne à Ispra ont analysé cette préparation et noté qu¹elle
contient 15 à 16% de pectine. Mélangée à de l¹eau ou du lait, cette forme
galénique est mieux acceptée et tolérée par les enfants et au moins aussi
efficace que les tablettes effervescentes d¹Ukraine, et beaucoup plus
efficaces que la spiruline. Ces résultats ont justifié le développement par
BELRAD de cette poudre enrichie de vitamines et d¹oligoéléments, sous le nom de
Vitapect®. Vitapect® a été enregistré en Bélarus et donné aux enfants de
villages fortement contaminés pour des cures de 3 à 4 semaines. Environ 100.000
enfants du Belarus ont reçu cette préparation, avec un contrôle radiamétrique du
Cs137 incorporé, avant et après la cure.
Des travaux expérimentaux ont montré que chez le rat, un régime alimentaire
contaminé par le césium (Cs137) et le strontium (Sr90) entraînait une
contamination des organes des animaux. Si de la pectine de pomme est ajoutée au
régime alimentaire, il n'y a plus d¹accumulation de radionucléides chez ces
animaux.
Chez les vaches on utilise couramment un autre chélateur, le Bleu de Prusse
(ferrocyanure), pour réduire la contamination du lait par le Cs137. Cette
méthode agronomique est recommandée par l'AIEA. Cependant le fumier de vache,
qui reste malheureusement nécessaire à la fertilisation des sols, est plus
fortement contaminé par le Cs137. Il s¹en suit que les légumes et fourrages sont
plus contaminés après fumure.
Nesterenko a démontré scientifiquement l'efficacité et la bonne tolérance de la
pectine chez des enfants contaminés par Cs137 qui reçoivent un régime
radiologiquement propre dans un sanatorium (voir Swiss Medical Weekly {www.SMW.ch}, février 2004). Cette efficacité, même en l¹absence d¹apport de
Cs137 avec la nourriture, peut s¹expliquer par une certains instabilité du Cs137
dans les tissus humains. La mobilité du Cs137 permet son évacuation progressive,
en particulier par la bile, alors que la pectine prise oralement empêche la
réabsorption immédiate du Cs137 parvenu dans l¹intestin grêle.
Nesterenko a aussi démontré que 3 à 4 cures de 4 semaines de pectine par an,
distribué aux enfants dans les écoles de villages hautement contaminés,
parvenaient à maintenir la charge en Cs137 au dessous du seuil de 50 becquerels
par kilo de poids (Bq/kg), seuil à partir duquel Bandajevsky observe des lésions
irréversibles au niveau du cœur, de l'œil, du système immunitaire et
endocrinien, ou d'autres organes.
(Bandazhevsky Y.I. Chronic Cs137 incorporation in children's organs, SMW 133 : 488-490, 2004 www.SMW.ch
Bandajevsky Y.I. &
Bandajevskaya G. revue de cardiologie française CARDINALE Tome XV, No 8 p40-43,
oct. 2003).
Actuellement, dans les régions contaminées de Tchernobyl, 80% de l'irradiation
des enfants est interne, due aux radionucléides incorporés dans certains
organes, comme les glandes endocrines, le thymus et le coeur, le reste étant
externe.
Dès lors, il n'est plus admissible, du point de vue de l¹éthique médicale, de
mesurer de hautes doses de Cs137 dans les aliments, donc une forte charge dans
l'organisme des enfants, sans leur fournir une cure de pectine (si ces enfants
ne peuvent être évacué durablement). Ce serait comme trouver des bacilles de
Koch dans les expectorations d¹un enfant, sans traiter correctement sa
tuberculose.
Ne pas admettre un tel traitement, c¹est aussi occulter les travaux de
chercheurs qui ont démontré scientifiquement l'origine radiologique de graves
maladies survenues suites aux retombées de Tchernobyl (Bandajevsky,
Bandajevskaya, Eliseeva, Grés, etc. ainsi que plus de 10 autres enseignants de
la Faculté de médecine de Gomel).
L¹AIEA comme le CEPN (créé par EDF et le Commissariat à l'Energie Atomique),
refusent de reconnaître la pathogénicité du Cs137 incorporé. En conséquence le
projet ETHOS conduit par le CEPN a obéi à la loi du déni. Ainsi, comme disait le
Prof. Ollagnon, agronome du groupe ETHOS: "Nous avons fait du bon boulot,
mais les enfants sont de plus en plus malades". La pédiatre de Pinsk a
confirmé à Stoline cet échec sanitaire lors du colloque d' ETHOS en novembre
2001. Elle constate une détérioration persistante de la santé des enfants et une
augmentation des hospitalisations pour des maladies graves (10 fois plus
qu¹avant Tchernobyl). Cette détérioration sanitaire pendant les 5 années du
projet ETHOS n'a pas connu de répit, même pas l'ébauche d'un palier.
Il n'est plus admissible de continuer à refuser une protection des enfants
contre la radiointoxication chronique au Cs137.
Dr. méd. Michel Fernex
BP167, 4118 Rodersdorf,
Prof. honoraire,
Faculté de Médecine de Bâle
le 27 mai 2004